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La question des liens du Reiki et du Bouddhisme est épineuse depuis les élucubrations de Richard Blackwell, un américain qui s’est fait passer non seulement indûment pour un moine bouddhiste (japonais et tibétain), mais qui a également produit de faux documents et une fausse biographie de Mikao Usui. Quoiqu’il en soit, on doit assumer le fait que le Reiki est apparu au Japon, dans un cadre traditionnel syncrétique. Convient-il, comment certains le font, de distinguer les deux traditions du Shintô et du Bouddhisme ?
Certes, le Reiki s’inscrit à son origine dans une période où le Shintô est affirmé comme moyen politique et où le Bouddhisme, persécuté depuis plusieurs siècles au Japon, se voit réhabilité. Toutefois, il n’y a guère que dans les vestiges du Chamanisme nippon que l’on voue encore de l’hostilité au Bouddhisme, et même au Confucianisme. Le Japonais contemporain naît shintoïste, se marie à l’église chrétienne et meurt bouddhiste ; tout en pensant scientifique et technologique au long de sa vie. Le Nippon est pragmatique, il pense à ce monde comme à l’au-delà et ne conçoit ainsi pas de barrière entre le monde matériel et le monde spirituel.
Si nous laissons de côté le cadre historique du Reiki, le renouveau shintoïste des arts martiaux, on peut s’interroger sur un apport bouddhique. Après tout, le mont Kurama, où Mikao Usui réalise le Reiki, est consacré à l’école bouddhiste Tendaï (le « Kurama-kokyo »), et le fondateur du Reiki est réputé avoir pratiqué le Zen à la même époque. Aurait-il été influencé par sa religion du moment, alors que précédemment il avait été missionnaire du Shintô, ou par le site de Kurama ?
La question mérite d’être posée car les Japonais ne font généralement pas de distinction entre le Shintô et le Bouddhisme, qui se trouvent intimement liés dans presque tous les sanctuaires. Dans le même ordre idée, on ne voit pas un Chrétien souhaiter se défaire des apports du Judaïsme dans sa religion, mis à part dans les mouvements liés à l’extrême-droite. Il convient aussi de se méfier des Occidentaux souhaitant être plus nippons que les Japonais eux-même et introduire des distinctions qui n’ont pas lieu d’exister pour un autochtone.
Nous allons présenter à la suite le Shingon, le Zen et le Tendaï, qui sont les formes les plus populaires du Bouddhisme au Japon. Le Shingon est très ritualiste et propose une vision assez chinoise, voire confucéenne, de la religion du Bouddha. Le Zen, de même, a été influencé par la mentalité taoïste, et ses alchimies internes. Le Tendaï, plus élaboré, avec une promesse de paradis dans l’au-delà, laisse une plus large part à l’ésotérisme. Il convient donc de chercher ce qui, dans ces écoles, se retrouve dans la méthode de Mikao Usui ; ces trois traditions ayant été reprises pour former des écoles de Reiki ouvertement bouddhistes.
Extraits de Pascal Treffainguy,
"Reiki, médecine mystique de Mikao Usui", Editioun vun Killebierg, Luxembourg, 2001, 2008, 2009
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